Monday 22 August 2011

Désintoxication

 22 août 2011

Tout le monde passe par là. Des fois ça dure trois ans, parfois deux mois. Ça varie en fonction de tellement de facteurs que je ne peux pas tous les prendre en compte. Cela fait maintenant trois semaines ou peut-être un mois que Mathilde et moi c’est terminé. Je n’ai pas envie de compter les jours mais c’est seulement ça. J’en suis surpris. Ça m’a paru comme le double du temps.

Je souhaite en ce moment me débarrasser de ce mélange de manque d’amour, de manque d’affection, de manque d’utilité, de manque d’approbation, de manque de sexe et de manque de soutien tant offert que reçu. Sauf que rien ne peut y faire. Je peux seulement me concentrer sur moi-même et sur mes projets personnels. Le reste, la partie que j’ai perdue à notre séparation, devra trouver son chemin avec le temps.

Je déménage tranquillement pas vite, je suis maintenant dans un nouvel appartement avec une nouvelle fille, qui, elle, a encore un amoureux. Encore, en comparatif à moi qui est seul maintenant *Snif*. Ils sont beaux ensemble. Tout ça, ça va me faire du bien, question de relativiser et de voir une fille avec des yeux plus objectifs. Elle est gentille et je l’apprécie. Je souhaite que ça reste ainsi.

Ceci étant dit, la phase dans laquelle je suis présentement, je l’ai déjà vécu. Je connais mes cycles. Cette phase est comparable à une cure de désintoxication. Après la confirmation officielle de ma séparation avec Mathilde, j’étais sur un petit nuage de célibataire, quelque chose qui m’amenait à croire que dans le fond, la fin de notre deux ans de couple était une bonne chose. Ce sentiment est traître et c’est la raison pour laquelle le mot éphémère a été inventé. À ce jour, je crois encore que c’est une bonne chose, notre fin, mais avec beaucoup d’incertitude et de remises en question. Pourquoi nous nous sommes laissés déjà? Je n’en ai pas la moindre idée. C’est dur de ne pas cerner le problème, de vivre avec une décision qui a été prise sur des émotions et des faits sommes toutes très flous. 

Ce matin donc, manque de sommeil, travail à faire et obligation de continuer. J’ai réécris à Mathilde, pour lui dire que je l’aimais encore. Wrong! Wrong? Peut-être. Vous voyez, je me raccroche à ce que j’avais dans le passé, aveuglé par mon manque de jugement de la situation. C’est normal, je sais, mais c’est chiant. Je me sens tellement seul. Ou plutôt, je me sens tellement célibataire. Je suis encore rempli d’amour, mais d’amour impersonnel. Ce n’est pas particulièrement Mathilde que je veux aimer, je veux juste aimer. Le problème avec ce besoin d’amour, c’est de reconnaître que ce serait plus simple de retourner avec Mathilde. Du coup, ça m’amène à garder espoir de recoller les morceaux avec elle. Ça c’est wrong. Mais je ne me lance pas là-dedans, je ne suis pas aussi con. Enfin, j’ai de la misère à décrocher, j’en suis conscient et c’est normal.

Fait cocasse. Hier, elle m’a écrit un message de type sexto, par erreur, qui disait et je cite : « C’est ça change de sujet quand on parle de ton pénis lol ». Explosion, manque de salive, vertige sans hauteur. « C’est l’autocorrecteur dsl lol ». Vraiment? L’idée a fait son chemin. À qui elle parlait? La cochonne. Elle m’a blessé et j’en suis encore très fâché ce matin. En fait, c’est un peu comme si elle avait essayé de m’arracher le cœur. Ha ha hééé, heureusement, j’ai réussi à le garder!

J’ai hâte de déménager. Hier, je commençais les travaux de peinture à mon nouvel appartement. Nostalgie de l’ancien. Terrible. J’entrevoyais les discussions de projets d’avenir que j’avais avec Mathilde. Nos moments où l’on se visualisait, vieux et amoureux. J’ai envie de vomir toute la tristesse de ma tête. De la pleurer, mais je ne suis pas capable. Je ne suis pas assez triste ou simplement bloqué. Qui sait. En plus, pour couronner le tout, la chanson de Vincent Vallières passe son temps à rejoindre mes oreilles. « On va s’aimer encore ». Fuck you Vince. Fuck you.

Somme toutes, je vois bien les avantages de notre rupture. Objectivement, j’aurais plus de temps pour ma compagnie, j’ai un meilleur appartement et je pourrais prendre davantage de temps pour m’améliorer sur d’autres plans personnels, tel intellectuel et sportif. Subjectivement, je sais que je vais trouver mieux que Mathilde. Je l’ai beaucoup aimé, j’aurais voulu faire ma vie avec elle et je voulais des enfants en la faisant, par contre, je peux voir à travers tout ce chambardement qu’elle n’était  pas ce qui avait de mieux pour moi. Il est encore trop tôt pour regarder la situation de l’extérieur, je sais. Mais mon amour et mon attirance pour elle se sont éteints. 

Ding dong. Elle vient de m’écrire, elle veut qu’on se rencontre aujourd’hui. Ça sent le piège à douleur et je vais évidemment me tirer dedans à pieds joints. Je me rappelle, elle m’a foutu dans une douleur plutôt atroce au jour W. Présentement, elle est perdue, seule et semble réaliser l’ampleur de la situation. Je dois faire attention. L’espoir de recoller les morceaux cogne à ma porte pour me redonner de la drogue.